Retrouvez dans ce billet la version écrite de trois podcasts réalisés par Frédéric Demarquet avec Radio Coquelicot
L’assumance
La vie, les relations humaines, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, nous tendent parfois des pièges qu’il n’est pas simple d’éviter. Bien souvent nous trouvons des moyens de nous adapter mais d’autres fois, c’est plus compliqué et on se sent alors dans une impasse, quoi qu’on fasse, ça ne marche pas. Si ceci vous arrive parfois, du problème à la solution pourrait vous ouvrir de nouvelles perspectives.
Aujourd’hui, je voulais vous parler de l’assumance. J’ai inventé ce mot dans le cadre de mes consultations pour permettre à mes clients de mieux comprendre ce qu’ils vivaient dans certains contextes, pour les aider à mieux vivre une forme de violence psychologique et émotionnelle qui leur était infligée et réussir ainsi à renverser la situation.
Vous arrive-t-il d’être attaqué par certaines personnes, proches ou moins proches sur des sujets qui touchent à qui vous êtes ? Vous reproche-t-on par exemple votre apparence physique, votre personnalité, votre manière de travailler, de penser, votre orientation sexuelle, votre couleur de peau, votre situation familiale, vos choix de vie ou bien d’autres choses encore… Ces attaques peuvent être directes ou plus insidieuses : des sous-entendus, des attitudes, des regards, des mots qui blessent. Souvent, lorsqu’on est victime de ce type de comportements, on finit par s’en vouloir à soi-même, on culpabilise, on perd confiance en soi, en les autres, on perd une part de notre estime de nous-même et ceci peut avoir des conséquences importantes sur nos parcours de vie.
Et c’est là que l’assumance entre en scène. En effet, une personne qui assume ses différences, ses singularités, ses choix ou encore son parcours devient inattaquable. Je suis en surpoids, je suis noir, je suis homosexuel, je fais un travail qui ne te plait pas, je n’ai pas les mêmes idées que toi et alors, la belle affaire. C’est une de mes particularités et moi, elle me va bien. Ça ne te convient pas ? Alors c’est toi qui as un problème. Et je refuse que ton problème devienne mon problème. Le regard que tu portes sur moi va sûrement me mettre en colère mais il ne va pas modifier le regard que JE porte sur moi.
Bien sûr, le chemin de l’assumance peut être long et difficile. Il se construit au fil du temps. Parfois, on fait des rechutes. Certaines personnes ne vont pas aimer votre assumance, votre assurance qui se forge. En fait, ce qu’elles n’aiment pas, c’est votre force qui se développe. Peut-être serez-vous amenés à tourner définitivement le dos à certaines personnes. Mais, en valaient-elles la peine ? Vous découvrirez sûrement de nouveaux compagnons de route qui vous aimeront pour qui vous êtes et qui n’auront pas besoin de vous blesser pour se sentir mieux que vous. Car oui, les personnes qui vous rejettent sont souvent des personnes sans confiance, qui tentent désespérément de combler des carences d’estime d’elles-mêmes en vous faisant passer pour moins bien qu’elles.
Le chemin peut être long mais il suffit d’une chose pour l’emprunter : un choix. En effet, vous pouvez à tout moment faire le choix de l’assumance. Quand bien même pour l’instant il n’existe que dans votre tête. C’est néanmoins votre choix. Il vous appartient et vous verrez progressivement certaines pensées sur vous-même et les autres qui évoluent. Vous observerez de légères modifications dans vos comportements, vos ressentis. Vous avez par ce choix donné la pichenette qui entraînera progressivement une succession de nouvelles petites choses beaucoup plus intéressantes pour vous. Vous avez emprunté un nouveau chemin: le vôtre. Et si vous sentez que ce n’est pas le moment pour vous alors attendez. Le bon moment viendra. Et peut-être pour d’autres, c’est déjà en route. Alors, observez tous les petits signes qui vous parlent de cette révolution personnelle que vous avez initiée… Et vous n’êtes pas obligé pour bien vivre votre vie de tout assumer. Ce serait du reste utopique. Choisissez ce que vous souhaitez réellement assumer et laissez le reste de côté. On peut en effet aussi assumer de ne pas assumer. C’est un choix tout-à-fait honorable et parfois même salutaire dans certaines circonstances. Par exemple, un jeune gay qui choisit de ne pas faire son coming-out immédiatement a sûrement raison. Les conséquences pourraient être trop difficiles à gérer. Peut-être vaut-il mieux attendre ? Et ça ne veut pas dire qu’il n’assume pas. On confond en effet souvent assumer et affirmer : il peut assumer d’être gay, mais ne pas l’affirmer tout de suite, en toute circonstance. Une personne qui est victime de racisme dans la rue face à un groupe prêt à en découdre aura sûrement raison de faire profil bas et d’éviter ainsi une agression plus dommageable. Encore une fois, ça ne veut pas dire qu’elle n’assume pas ses origines ethnique, mais uniquement qu’elle se protège d’un danger.
Pour résumer, l’assumance c’est d’abord faire le tri de ce que l’on souhaite assumer. Puis définir précisément dans quels contextes, quand, avec qui, de quelle manière. Assumer de ne pas tout assumer en toute circonstance fait pleinement partie de l’assumance. L’assumance est une belle chose, mais se mettre en difficulté, voire en danger ne serait pas un bon choix. Et au besoin, n’hésitez pas à vous faire aider.
Je m’appelle Frédéric Demarquet, je suis praticien en thérapie brève, préparateur mental, coach et je vous invite à tenter de nouvelles expériences et à suivre des pistes alternatives pour améliorer votre quotidien. Au fil des prochains épisodes, je partagerai avec vous de nouvelles clés et des méthodes qui pourront vous aider à mieux gérer certaines situations personnelles, professionnelles, relationnelles et émotionnelles et passer plus efficacement du problème à la solution.
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La rumination mentale
La vie, les relations humaines, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, nous tendent parfois des pièges qu’il n’est pas simple d’éviter. Bien souvent nous trouvons des moyens de nous adapter mais d’autres fois, c’est plus compliqué et on se sent alors dans une impasse, quoi qu’on fasse, ça ne marche pas. Si ceci vous arrive parfois, du problème à la solution pourrait vous ouvrir de nouvelles perspectives.
Aujourd’hui, je voulais vous parler de la rumination mentale. Vous arrive-t-il de vous sentir envahi par des idées qui tournent dans votre tête sans que vous arriviez à les faire taire ? C’est particulièrement agaçant, ça prend beaucoup d’énergie et surtout, ces idées entrainent des émotions négatives, que ce soit de la colère, de la tristesse ou encore de la peur. Par exemple, vous avez eu des mots avec votre chef et pendant des jours, vous ruminez malgré vous, vous lui en voulez, vous êtes très énervé… ou encore, vous devez prendre la parole à l’occasion d’une réunion dans 15 jours et vous n’arrêtez pas d’y penser, vous vous sentez stressé. Vous n’arrivez pas à concrétiser un projet et vous avez l’impression d’être moins que rien, incapable. Vous vous en voulez. Et toutes ces idées qui tournent en boucle, tel le hamster dans sa roue, prennent toute la place, elles vous volent votre sérénité, vous empêchent de dormir, vous mettent de mauvaise humeur, voire vous épuisent…
Bien souvent, quand la rumination se présente, on cherche à l’éloigner, on fait tout ce qu’on peut pour la bloquer et parfois ça marche et d’autres fois, rien à faire. Elle est plus forte que nous. Elle prend le dessus. Et on finit par s’en vouloir de ne pas réussir à la contrôler, ce qui peut devenir un nouveau sujet de rumination. C’est un peu comme un cercle vicieux qui s’installe.
Je vais vous proposer une approche alternative que vous pourriez tenter et qui donne bien souvent de bons résultats pour limiter la rumination. J’ai appelé cette technique le 3/3/10. Je vous explique.
Par essence, la rumination se manifeste spontanément. On ne la commande pas. Elle arrive sans crier gare. Il est bien difficile de contrôler des manifestations spontanées quand elles deviennent importantes. C’est comme les émotions : on peut contrôler une petite colère mais endiguer une très forte colère est très compliqué, même pour les adeptes du zen et de la relaxation. Il existe pourtant un moyen peu utilisé et qui a fait ses preuves. Puisque la rumination est spontanée, alors, si on lui commande volontairement de se manifester, elle ne peut plus utiliser ses stratagèmes habituels. Je sais que cela parait très étrange. Après tout, pourquoi chercher à ruminer alors que justement, on veut ne pas ruminer ! Ce n’est pas très logique a priori. Et pourtant, c’est plutôt efficace et cela repose sur ce que l’on appelle les approches paradoxales. Dites à une personne de votre entourage d’être plus spontanée et vous allez la mettre dans l’embarras. En effet, comment être spontané sur commande. C’est ce que l’on nomme une injonction paradoxale. Une personne spontanée à qui l’on demande d’être spontanée sur commande ne peut plus être spontanée. Et c’est exactement pareil avec vos ruminations : elles surviennent spontanément et vous leur demandez de se manifester sur commande. Elles vont avoir du mal à maintenir leur spontanéité et vont tendre à diminuer, voir disparaître. Mais comment faire concrètement ?
Chaque jour, je vous propose, dès que vous prenez conscience que la rumination vous envahit, de faire une pause durant trois minutes. Vous remontez alors une sonnerie pour ne pas excéder trois minutes. En pendant ces trois minutes, vous ruminez volontairement. Vous reprenez les mots et les phrases de vos ruminations et vous les répétez. Voire même, vous les envenimez. Vous en rejoutez un peu en quelques sorte. Dès que la sonnerie retentie, vous arrêtez et vous vaquez à vos occupations du moment. Si, dans la même journée vous prenez à nouveau conscience que la rumination revient, vous recommencez exactement la même chose. Et si, toujours dans la même journée, vous vous apercevez que la rumination se présente une troisième fois, alors, vous ne faites pas les trois minutes immédiates mais vous programmez pour la fin de journée, en évitant l’heure du coucher, dix minutes de rumination volontaire. Et chaque jour, vous remettez les compteurs à zéro pour un nouveau 3/3/10. Rapidement, vous allez vous apercevoir que vos ruminations se réorganisent, qu’elles deviennent moins fortes et moins fréquentes. Nombre de mes clients me confient qu’ils n’arrivent presque jamais aux 10 minutes du soir. Ils semblent parfois presque déçus de n’avoir pu tenter l’expérience jusqu’au bout. Mais en même temps, ils ont repris le contrôle sur leurs ruminations.
Pour résumer, le 3/3/10 est une approche paradoxale qui vise à limiter les ruminations. Cela parait contre-intuitif et pourtant, c’est particulièrement efficace. Chaque jour, dès que la rumination apparaît, faites trois minutes de rumination volontaire. Si elle apparait une seconde fois, vous recommencez. Si elle apparait une troisième fois, vous programmez 10 minutes de rumination volontaire en fin de journée. Et chaque matin, vous remettez les compteurs à zéro. Et observez bien les évolutions. Lorsque la rumination occupe une place qui vous paraît acceptable, vous arrêtez le 3/3/10 et bien sûr, vous le reprenez si elles vous envahissent trop à nouveau. En tenant compte qu’il serait utopique de ne pas ruminer du tout. Il est normal de ruminer de temps en temps. C’est vous seul qui pouvez définir le niveau de rumination acceptable pour vous. Et si vous n’y arrivez pas seul, n’hésitez pas à vous faire aider.
Je m’appelle Frédéric Demarquet, je suis praticien en thérapie brève, préparateur mental, coach et je vous invite à tenter de nouvelles expériences et à suivre des pistes alternatives pour améliorer votre quotidien. Au fil des prochains épisodes, je partagerai avec vous de nouvelles clés et des méthodes qui pourront vous aider à mieux gérer certaines situations personnelles, professionnelles, relationnelles et émotionnelles et passer plus efficacement du problème à la solution.
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La ponctuation relationnelle
La vie, les relations humaines, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, nous tendent parfois des pièges qu’il n’est pas simple d’éviter. Bien souvent nous trouvons des moyens de nous adapter mais d’autres fois, c’est plus compliqué et on se sent alors dans une impasse, quoi qu’on fasse, ça ne marche pas. Si ceci vous arrive parfois, du problème à la solution pourrait vous ouvrir de nouvelles perspectives.
Aujourd’hui, je voulais vous parler de la ponctuation relationnelle. Le terme est un peu ambigu et cela n’a rien à voir avec la ponctuation écrite. Dans le cadre de relations humaines, la ponctuation se rapporte à la manière dont chacun d’entre nous observons les échanges que nous avons avec les autres. Vous avez déjà sûrement remarqué qu’il est très difficile de s’observer soi-même lorsque nous sommes en interaction avec d’autres personnes. Par contre, on voit facilement les autres interagir avec nous. Pour bien me faire comprendre, je vais tout de suite vous donner un exemple. J’ai reçu il y a quelques temps un couple qui me consultait suite à des problèmes conjugaux qui s’envenimaient. La dame se plaignait du comportement de son mari et disait à peu près ceci : « c’est insupportable pour moi. Mon mari n’est jamais à la maison et il ne s’occupe pas de moi ». Le mari se plaignait également et disait : « C’est insupportable. Ma femme est toujours sur mon dos et elle n’arrête pas de me contrôler ». Ce à quoi sa femme répondait : « Si je suis toujours sur ton dos et que je cherche à te contrôler, c’est parce que tu n’es jamais à la maison et que tu ne t’occupes pas de moi ». Et le mari rétorquait : « si je ne suis jamais à la maison et que je ne m’occupe pas de toi, c’est parce que tu es toujours sur mon dos et que tu me contrôles ».
Comme vous pouvez le voir, chacun voit l’autre comme responsable de la situation. C’est très fréquent et ce n’est pas par hasard. En effet, chacun observe l’autre dans la relation et ne se voit pas lui-même. On dit alors que chacun ponctue les échanges en partant toujours de l’autre vers soi. C’est comme si la relation était linéaire : l’autre vers moi, l’autre vers moi, l’autre vers moi… Et l’autre devient fatalement le responsable. Et pourquoi pas ? Beaucoup de couples se disputent ainsi toute leur vie et ne souhaitent pas forcément changer quoi que ce soit. Je ne m’autoriserais pas à dire ce qui est bien pour eux. C’est à eux seuls de le définir. Et ceci ne s’applique pas uniquement aux couples mais à toutes relations familiales, professionnelles, amicales ou encore sociales.
Maintenant, si vous souhaitez faire évoluer une situation qui se répète et qui vous ennuie, il pourrait être nécessaire de porter un regard circulaire sur celle-ci. En quoi influencez-vous l’autre qui vous influence en retour et que vous influencez à nouveau… ainsi de suite. En regardant la situation de cette manière, il n’y a plus un responsable et une victime mais deux co-responsables qui alimentent sans le vouloir le problème. L’avantage premier est que si vous vous acceptez comme co-responsable du problème, alors vous devenez de fait aussi une part de la solution. Vous avez la main pour la faire évoluer plus favorablement. Si vous continuez de désigner l’autre ou les autres comme responsables, vous n’avez qu’une chose à faire : lui ou leur demander de changer de comportement. Mais vous savez comme moi que ça marche rarement ainsi. En revanche, dès lors que vous portez un regard circulaire sur la construction du problème, vous pouvez définir comment vous allez pouvoir influencer pour aller vers la solution.
Dans l’exemple de notre couple, le mari pourrait accepter qu’en fuyant toujours la maison et son épouse, il entretient le problème. Il aura alors le choix de faire différemment, d’être un peu plus présent, d’avoir des attentions et peut-être verra-t-il sa femme être moins sur son dos ? Et sa femme pourrait aussi accepter de lâcher un peu la bride, de laisser plus de liberté et d’autonomie à son mari et peut-être verra-t-elle celui-ci plus souvent à la maison ? Mais attention, pour cela, il sera nécessaire que l’un ou l’autre, voire les deux, acceptent d’abandonner son statut de victime. Et ce n’est pas si simple. C’est un choix à faire et c’est compliqué. Se plaindre à l’autre ou vers des amis ou de la famille qui nous prêtent une oreille compatissante est aussi très intéressant. Finalement, est-il plus intéressant de faire évoluer la situation qui pose problème ou de continuer de se plaindre et de valider ce que nous pensons de l’autre ou des autres ? Je n’ai pas de réponse à ça. C’est à vous de définir ce que vous souhaitez. Et ne croyez pas toujours les personnes qui vous disent ce qui est bien ou moins bien pour vous. Il n’y a que vous qui puissiez prendre les bonnes décisions et faire les bons choix pour vous.
En résumé, lorsque vous repérez une situation relationnelle qui se répète et vous pose problème, commencez par vous poser la question : « ai-je vraiment envie de la faire évoluer ? » Si la réponse est oui, commencez à vous observer dans la situation pour porter un regard circulaire et définir quelle influence vous avez sur la construction du problème. Ensuite, envisagez les possibilités alternatives que vous pourriez essayer pour influencer l’autre, les autres et la situation globalement vers une solution plus acceptable. Observez ce qui se passe et poursuivez si cela fonctionne ou tentez autre chose si le résultat n’est pas celui attendu. Attention, ne cherchez pas une évolution parfaite. C’est très rarement le cas et vous pourriez être déçu. Un peu d’amélioration sera déjà une belle réussite. Et la bonne nouvelle c’est que même si l’autre ne veut a priori pas changer, il est possible que votre influence fasse qu’il ne puisse pas ne pas changer… Aurez-vous envie d’essayer ? Je vous encourage en tout cas à reconsidérer les choses. Et si c’est trop difficile de le faire seul, vous pouvez aussi vous faire aider.
Je m’appelle Frédéric Demarquet, je suis praticien en thérapie brève, préparateur mental, coach et je vous invite à tenter de nouvelles expériences et à suivre des pistes alternatives pour améliorer votre quotidien. Au fil des prochains épisodes, je partagerai avec vous de nouvelles clés et des méthodes qui pourront vous aider à mieux gérer certaines situations personnelles, professionnelles, relationnelles et émotionnelles et passer plus efficacement du problème à la solution.